Les débuts de Claudi Robert, la journaliste.

Dès son arrivée, Claudi se fit reconduire au centre-ville où, microphone en main et caméra à sa suite, elle apostropha tout individu susceptible d’intéresser ses futurs lecteurs et auditeurs avec la désinvolture caractéristique des débutants. Elle pouvait tout aussi bien arrêter une Ferrari sur la place publique pour y interroger son propriétaire que d’intercepter des personnes à la sortie d’un restaurant. Son sans-gêne naturel, sa touchante beauté, son irrésistible manière d’aborder les gens et de les mettre à leur aise produisirent rapidement les effets escomptés. Dès sa première soirée sur la Promenade des Anglais, elle comptait à son palmarès des héritiers de châteaux, de soi-disant gagnants du casino, des locateurs de voitures de luxe, des vacanciers éméchés en mal de raconter leurs aventures, de riches nautoniers amarrés à la marina et toute une pléiade de joyeux fêtards, trop heureux de répondre à ses nombreuses questions. Son flair la guidait sans trop d’efforts vers ces personnalités enflammées toujours prêtes à se laisser gagner par la sympathie qu’elle leur manifestait.

Extrait du chapitre 22, Le Princess Dream.